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Europe, Éducation, École
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Diffusion
de
notre programme sur Internet 10h
- 11h :http://melies.ac-versailles.fr/projet-europe/salon/
Réception
de notre programme sur Internet, 10h -11h :
http://melies.ac-versailles.fr/projet-europe/direct/
Prochaine vidéo conférence
: Jan PATOCKA,
Europe et culture, diffusée
sur Internet le 24 janvier 2008, 14h - 16h
Journée européenne
17 avril 2008 : Europe,
culture et diversité des langues
Forum de discussion. Coordination : c.michalewski@crdp.ac-versailles.fr
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« L’objet de cette réflexion
est d’interroger la relation entre la culture et la
diversité des langues, en soulignant ce que ce thème
a de particulièrement intéressant pour l’Europe,
c’est-à-dire pour la pensée que les
européens ont formé et forment toujours d’eux-mêmes.
En 2000, l’Union européenne a adopté
une devise : « Unie dans la diversité »
Ce point appelle plusieurs remarques. Une devise est tout
d’abord un signe distinctif. Elle a pour fonction
d’exprimer la spécificité d’un
groupe. Ce faisant, elle prescrit aussi une règle
de conduite. Les membres de l’Union affirment vouloir
agir de telle sorte que leurs actions concrétisent
leur identité. Une devise est donc à la fois
l’énoncé de ce que l’on est et
une déclaration engageant à des devoirs. En
second lieu, nous voyons que la diversité est une
valeur forte de l’Europe puisqu’elle est inscrite
à son fronton, tout en notant aussitôt qu’elle
est associée à une notion apparemment contraire
: l’unité. Ce point est d’autant plus
remarquable que l’adjectif « unie » est
au féminin singulier quand il aurait pu être
au masculin pluriel. Ceci renforce la volonté de
constituer une union réelle. L’Europe ne souhaite
pas se contenter d’être une diversité
de peuples qui se réunissent en se tolérant
mais elle désire être une. Toutefois, cette
unité doit se faire dans la diversité ce qui
exclut toute unification imposée par la contrainte.
Il apparaît donc, d’entrée de jeu, que
les européens entendent éviter deux écueils.
Le premier consiste à n’être qu’un
assemblage fondé sur une tolérance réciproque.
Cette attitude resterait par trop négative. Nous
nous supporterions faute de ne pouvoir nous séparer.
La seconde correspond à une réalité
politique que l’Europe n’a pas ignoré
mais qu’elle a toujours fini par refuser : l’empire.
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Didier Guimbail, Unité
européenne et diversité des langues
Conférence donnée au lycée de Sèvres
le 29 nov. 2007.
Lire : le
texte intégral format PDF. |
Ceci posé,
il faut se demander quelle place tient la diversité
des langues dans cette logique difficile à concrétiser.
La diversité des langues est un fait, mais quelle
est sa signification, quelle valeur lui donner ? Qu’est-ce
qui réunit les langues européennes ? Cette
question est d’autant plus intéressante que
nous savons déjà qu’il ne s’agit
pas d’une langue. « L’européen
» n’existe pas, toutes les langues des Etats
membres sont présentes au Parlement de Strasbourg
et l’emploi de l’anglais pour faciliter les
échanges ne fait pas de lui la langue officielle
de l’Europe. La nation anglaise est d’ailleurs
fort loin de prétendre qu’elle unifierait la
communauté ! De toute façon, la volonté
exprimée par la devise interdit à un pays
de prétendre incarner la totalité des nations.»
Lire la suite : texte
intégral, format PDF |
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Le
29 nov. 2007, séance TICE du projet Europe, Education,
Ecole |
Questions
posées par les élèves de TL1 (Sèvres).
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Extraits
de texte proposés par Didier Guimbail
pour son cours du 29 novembre 2007 |
Humboldt
étudia les langues en savant et en philosophe. Le
but de cet extrait est d’établir que la diversité
des langues n’est pas une barrière à
l’unité de l’esprit humain mais la condition
de son accomplissement. La communication entre les langues
est le moyen de faire exister une histoire commune toujours
plus riche en idées, en même temps qu’une
voie d’accès privilégiée à
la connaissance de la nature de l’esprit présent
en tout homme.
« Si, comme la soif de savoir de notre
temps peut difficilement le faire échouer, la littérature
et la langue de l’Inde atteignent parmi nous à
une connaissance aussi poussée que celle des Grecs,
leur caractère propre à l’une et à
l’autre ne peut manquer, d’une part de laisser
des traces dans notre manière d’en user avec
notre langue, dans notre pensée et dans notre créativité
poétique, et, d’autre part, de fournir un puissant
instrument pour élargir le domaine des idées
et sonder les voies multiples qui mettent l’homme
en intimité avec lui. [..]
Prise sous cet angle, la différence des langues y
gagne une perspective qui a un sens pour l’histoire
mondiale. L’interaction de singularités différemment
organisées confère à la pensée
des formes nouvelles qu’il s’agit de transmettre
aux générations ultérieures ; la force
et le champ des idées croissent de concert et deviennent
la propriété commune de chacun, pour peu qu’il
ne se dérobe pas à l’effort de s’y
frayer accès. Aussi longtemps que cette chaîne,
qui associe les une aux autres pendant des siècles
les pensées, et pour une grande part également
les sensibilités des nations, n’est pas rompue
par des bouleversements violents, l’élément
ancien ne se perd jamais, tout en recevant sans cesse un
nouvel accroissement et une telle progression ne connaît
pas plus de limite que la pensée et la sensibilité
elle-même. »
HUMBOLDT, Sur le caractère national
des langues, texte cité par M. Crépon
dans Les Géographies de l’esprit ,
pp. 323-324, Payot |
Dans cet essai,
Hume s’intéresse aux causes
générales du progrès des sciences et
des arts. Si l’Europe n’a pas inventé les
sciences et les arts, elle a su leur donner une très
grande ampleur. L’examen des causes de ce succès
conduit Hume à une comparaison avec la Chine. L’Asie
est, depuis les Grecs, le continent dont l’Europe a
dû se séparer pour exister. Selon Hume, la stagnation
des Chinois est due au fait que la Chine est un empire, ce
qui interdit notamment le développement de la diversité
des langues. Ceci nous amènera à nous demander
ce qu’il faut entendre par l’idée de culture.
« En Chine il semble y avoir une possibilité
très considérable de politesse et de science,
dont on peut s’attendre à ce qu’au cours
de tant de siècles à venir elle puisse naturellement
s’épanouir pour produire quelque chose de plus
parfait et de plus achevé que ce qui est né
d’elle maintenant. Mais la Chine est un vaste empire
parlant une seule langue, régi par une même législation
et pratiquant la même manière de vivre. L’autorité
d’un maître tel que Confucius fut aisément
propagée d’un bout à l’autre de
cet empire. Personne n’avait le courage de résister
au torrent de l’opinion populaire. Et les descendants
n’avaient pas assez d’audace pour discuter ce
qui avait été universellement reçu par
leurs ancêtres. Cela semble être une raison naturelle,
qui explique pourquoi les sciences ont fait un progrès
si lent dans cet empire puissant. »
HUME , De la Naissance et du Progrès des Arts et
des Sciences,
dans Essais Esthétiques, GF p.85 |
Si Leibniz
voulut élaborer une langue universelle et abstraite
aussi fiable que celle de l’algèbre, afin de
résoudre les disputes entre les hommes, il fut aussi
un grand défenseur de la langue allemande dont il entendit
montrer la supériorité. Ce texte est celui d’un
patriote, désolé de voir que les allemands n’ont
pas pris conscience des ressources de leur langue maternelle,
ce qui les condamne à penser de façon encore
grossière. Leibniz use d’une métaphore,
celle du verre de lunette, dans le but de montrer les rapports
étroits entre la qualité de la pensée
et celle de la langue. Autre point notable : la coupure entre
les lettrés et le reste de la nation. L’absence
d’une langue commune pour toutes les opérations
de l’esprit empêche les Allemands de s’unifier.
« Notre nation reste comme enveloppée dans un
sombre nuage, et non seulement la nation, mais encore ceux
qui possèdent un esprit exceptionnellement pénétrant
et qui, ne trouvant pas sur place ce qu’ils cherchent,
vont le chercher dans les livres écrits par des Italiens
et des Français, ce qui les conduit à éprouver
comme un dégoût des écrits allemands et
à n’aimer et n’estimer que l’étranger,
incapables même de croire que notre langue et notre
peuple soient susceptibles d’un sort meilleur. »
« En Allemagne, on a jusqu’ici trop sacrifié
au latin et à l’artifice, trop peu à la
langue maternelle et à la nature, ce qui a entraîné
des effets nocifs, tant pour les lettrés que pour la
nation. Car les lettrés, n’écrivant pratiquement
que pour les lettrés, s’en sont tenus le plus
souvent à des sujets sans la moindre portée
; quant à l’ensemble de la nation, il en est
résulté que ceux qui n’ont aucune compétence
en latin ont été pour ainsi dire exclus de la
science, alors que la sûreté de l’esprit
et l’acuité des pensées, la maturité
du jugement, la finesse de la sensibilité à
l’égard de ce que, bien ou mal, on ressent, sont
encore loin chez nous d’avoir atteint parmi les gens
l’extension que l’on constate chez les étrangers
dont une langue maternelle bien entraînée stimule,
à la manière d’un verre soigneusement
poli, l’acuité de l’esprit en conférant
à l’entendement une acuité lumineuse.
»
LEIBNIZ, Exhortation à l’adresse des Allemands
d’avoir à mieux exercer leur entendement et leur
langue, accompagnée de la proposition d’une société
pour l’appartenance allemande. Texte cité
par M. Crépon dans Les Géographies de l’esprit
; Payot pp. 123-124 |
Dans ce texte, Rousseau
commente le « Projet de Paix perpétuelle »
de l’Abbé de Saint Pierre. Cet extrait est fondé
sur deux idées principales : Premièrement, les
peuples de l’Europe forment « une société
réelle » à la différence des peuples
asiatiques et africains et Rousseau affirme que cette unité
ne peut se rompre aisément. Deuxièmement, le
lien qui unit les nations européennes est source de
grandes violences et la cruauté des guerres est justement
due à la proximité des combattants. L’Europe
offre donc un visage contradictoire et doit s’efforcer
de résoudre cette contradiction en faisant en sorte
que la paix l’emporte. On s’intéressera
aux raisons qui permettent de dire que l’unité
européenne est malgré tout une idée justifiée.
Quelle place y tient la diversité des langues ?
«Toutes les puissances de l’Europe
forment entre elles une sorte de système qui les
unit par une même religion, par un même droit
des gens, par les mœurs, par les lettres, par le commerce,
et par une sorte d’équilibre qui est l’effet
nécessaire de tout cela, et qui, sans que personne
songe en effet à le conserver, ne serait pourtant
pas si facile à rompre que le pensent beaucoup de
gens. [..]
Joignez à cela la situation particulière de
l’Europe, plus également peuplée, plus
également fertile, mieux réunie en toutes
ses parties ; le mélange continuel des intérêts
que les liens du sang et les affaires du commerce, des arts,
des colonies ont mis entre les souverains : la multitude
des rivières et la variété de leur
cours, qui rend toutes les communications faciles ; l’humeur
inconstante des habitants, qui les porte à voyager
sans cesse et à se transporter fréquemment
les uns chez les autres l'invention de l’imprimerie
et le goût général des lettres, qui
a mis entre eux une communauté d’études
et de connaissances ; enfin la multitude et la petitesse
des Etats, qui, jointe aux besoins du luxe et à la
diversité des climats, rend les uns toujours nécessaires
aux autres. Toutes ces causes réunies forment de
l’Europe, non seulement comme l’Asie ou l’Afrique,
une idéale collection de peuples qui n’ont
de commun qu’un nom, mais une société
réelle qui a sa religion, ses mœurs, ses coutumes
et même ses lois, dont aucun des peuples qui la composent
ne peut s’écarter sans causer aussitôt
des troubles.
A voir, d’un autre côté, les dissensions
perpétuelles, les brigandages, les usurpations, les
révoltes, les guerres, les meurtres, qui désolent
journellement ce respectable séjour des sages, ce
brillant asile des sciences et des arts ; à considérer
nos beaux discours et nos procédés horribles,
tant d’humanité dans les maximes et de cruauté
dans les actions, une religion si douce et une si sanguinaire
intolérance, une politique si sage dans les livres
et si dure dans la pratique, des chefs si bienfaisants et
des peuples si misérables, des gouvernements si modérés
et des guerres si cruelles : on sait à peine comment
concilier ces étranges contrariétés
; et cette fraternité prétendue des peuples
de l’Europe ne semble être qu’un nom de
dérision, pour exprimer avec ironie leur mutuelle
animosité.
Cependant les choses ne font en cela que suivre leur cours
naturel : toute société sans lois ou sans
chefs, toute union formée ou maintenue par le hasard,
doit nécessairement dégénérer
en querelles ou dissensions à la première
circonstance qui vient à changer : l’antique
union des peuples de l’Europe a compliqué leurs
intérêts et leurs droits de mille manières
; ils se touchent par tant de points, que le moindre mouvement
des uns ne peut manquer de choquer les autres ; leurs divisions
sont d’autant plus funestes, que leurs liaisons sont
plus intimes ; et leurs fréquentes querelles ont
presque la cruauté des guerres civiles. »
ROUSSEAU, Ecrits sur l’Abbé
de St Pierre, Pléiade, Œuvres, Tome III,
pp. 565-567 |
Séances
TICE 2007-2008, diffusion : http://melies.ac-versailles.fr/projet-europe/salon/ |
25/10/2007 : Ph.
Touchet, De la perfection des langues,
Texte intégral du cours (format PDF),
(format RTF),
Video en streaming
et en
téléchargement,
15/11/2007 : Ph.
Fontaine, Multilinguisme et respect de l'autre
Texte intégral du cours, format
PDF,
Vidéo en streaming
et en téléchargement
29/11/2007 : D. Guimbail, Lycée Sonia
Delaunay, Villepreux
Vidéo en streaming
et en téléchargement.
|
13/12/2007 : F.
Laupies, CPGE, Versailles, Diversité
des langues et universalité
Vidéo en streaming
et en téléchargement
17/01/2008
: H. Devissaguet,
Lycée Rueil-Malmaison,
Texte intégral du cours (format
PDF)
Vidéo en streaming
et en téléchargement
14/02/2008
: O. Hansen-Love, CPGE, Sèvres. |
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