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Europe, Éducation,
École
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Préparation
de la journée européenne du projet Europe, Education,
Ecole le 17 avril 2008 : Europe,
culture et diversité des langues
Prochaine
vidéo conférence :
Jan PATOCKA, Europe et culture, diffusée
sur Internet le 24 janvier 2008, 14h - 16h.
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«Toutes
les formes du discours humains sont parfaites dans la mesure
où elles réussissent à exprimer
clairement et adéquatement les sentiments et les pensées
de l’homme. » Cassirer, Essai sur
l’Homme |
Introduction
« La diversité des langues a toujours été
vécue par les hommes comme une perte d’humanité.
De nombreuses religions se refusent à faire endosser
à Dieu lui-même la naissance de cette diversité,
la faute en revenant invariablement à l’homme
: la diversité des langues est la marque de l’imperfection
humaine originelle. C’est pourquoi de nombreux philosophes
et même des savants ont cherché à retrouver,
derrière la diversité des langues, la langue
parfaite, celle que Dieu aurait peut être parlée
au jour de la création. Car, comme le rappelle Hegel
dans le § 159 de la Propédeutique Philosophique
à propos de la Genèse, lorsque Dieu créa
les choses, il demanda à Adam de les nommer, et ce
faisant, l’homme premier créait les choses une
seconde fois, le signe se substituant à la réalité
empirique de la chose désignée.
«Absolument parlant, le signe verbal fait de la représentation
concrète une réalité sans image, laquelle
s’identifie au signe. L’image est détruite
et le mot la remplace. Ceci est un lion : le nom vaut pour
la chose. – Logos. Dieu dit….- le langage est
la suprême puissance chez les hommes. Adam, dit-on,
donna son nom à toutes choses – aux animaux.
– le langage est la disparition du monde sensible en
son immédiate présence, la suppression de ce
monde, dès lors transformé en une présence
qui est un appel apte à éveiller un écho
chez toute essence capable de représentation.»
Hegel, Propédeutique Philosophique |
Le 25 oct. 2007 : séance TICE du projet
Europe, Education, Ecole :
https://www.coin-philo.net/projet-eee.europe08.tice.php |
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Ainsi, la philosophie a-t-elle
voulu voir dans le langage tout autre chose qu’un simple
moyen d’expression. Mais plutôt une manière
de recréer le monde pour l’homme, de faire en
sorte que les choses se tournent vers lui, pour faire sens.
Le langage n’est pas une faculté de l’homme
parmi d’autres ; il manifeste la puissance de l’esprit
capable de poser et d’imposer à l’expérience
des structures et des significations, de créer, comme
le dit Hegel, une suppression du monde sensible tel qu’il
est immédiatement donné. Le langage démontre
la puissance créatrice de la conscience. Loin que les
signes soient des manières de représenter les
choses telles qu’elles seraient données à
l’expérience, ils servent à donner à
l’expérience une forme.
Cassirer fera remarquer que, dans le domaine des sciences
de la matière, l’usage des signes chimiques ne
sert pas à décrire des matières ou des
corps déjà existants, mais à fixer, à
stabiliser et finalement à poser des concepts de matière,
qui n’ont pas cette pureté et cette stabilité
dans la nature, ni dans l’expérience. Lorsque
Descartes lui-même évoque la cire, il faut comprendre
que la cire est avant tout un mot, c'est-à-dire une
construction de l’entendement destinée à
fixer tel aspect ou tel type de chose dans l’expérience.
Les mots sont là pour interrompre le changement dans
les choses, afin de nous les rendre accessibles et compréhensibles
(cf. Cassirer, La philosophie des formes symboliques).
La langue doit donc être comprise moins comme une expression
que comme une œuvre. Elle est l’agir de l’esprit...
»
Lire : Texte intégral de la leçon :
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