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Europe,
Éducation, École
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Philosophe.
Etudie la philologie slave, la romanistique et la
philosophie à la Faculté des Lettres
de l'Université Charles, puis, effectue plusieurs
séjours d'études à Paris, à
Berlin et à Freiburg, où il fait la
connaissance d'E. Husserl, d'E. Fink et de M. Heidegger.
La phénoménologie devient alors une
des bases de sa philosohpie.Il enseigne à la
Faculté des Lettres jusqu'en 1949, avant d'être
expulsé lors des purges de l'université.
Il travaillera alors dans diverses institutions philosophiques,
plus ou moins marginales, avant de retourner à
la Faculté, en 1968. Il en sera à nouveau
expulsé en 1971. En 1977, il signe la Charte
77 et devient, avec J. Hájek et V. Havel, l'un
de ses premiers porte-paroles. (Harcelé sans
arrêt par la police secrète, ou non d'ailleurs,
il a subi de nombreux interrogatoires, et il est mort
d'une hémorragie cérébrale à
l'hôpital, après un interrogatoire particulièrement
long. Cela s'est passé trois mois après
la publication de la Charte 77. NDLR)
Dans son œuvre philosophique, Jan Patocka renoue
avec la tradition représentée par J.
A. Comenius, T. G. Masaryk et E. Husserl, liée
à un effort d'ancrer la dimension morale de
l'homme dans une époque qui nie cette dimension.
Il part de la phénoménologie de Husserl
en la modifiant à partir de l'ontologie de
Heidegger. Il se concentre sur l'analyse du "
monde naturel " (Le Monde naturel en tant que
problème philosophique [Prirozeny svet jako
filosoficky problém], 1936, 1970, 1992), cherche
ses bases métaphysiques et étudie la
dépendance mutuelle et la cohésion de
l'existence humaine et du monde.
Enfin, il aboutit à une philosophie phénoménologique,
concevant l'existence dans l'esprit des trois mouvements
existentiels de base : le mouvement d'auto-ancrage
(l'homme accepte la situation dans laquelle il se
trouve, et est accepté en tant qu'homme par
les autres), le mouvement du débarassement
de soi par le prolongement - mouvement du travail,
du gagne-pain (l'homme ne prête son attention
qu'aux choses qui peuvent lui être utiles, qui
" prolongent " ses possibilités,
il considère les autres ainsi que soi-même
comme un objet de bénéfice qu'il est
possible de manipuler) et le mouvement de la découverte
de soi (l'homme dépasse le monde de l'immédiatement
donné et réussit à rapporter
au monde en tant que tout, il refuse de vivre une
vie de consomation anonyme, il est conscient de sa
nature mortelle et de la responsabilité de
sa propre vie qui le porte au " soin de l'âme
" platonicien, comme à la chose la plus
importante qu'il doit s'efforcer de remplir.)
Source : Jean-Gaspard Pálenícek : http://bohemica.free.fr/auteurs/patocka/biog_patocka.htm
Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Patocka |
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Jan
Patocka, Europe et culture : salle de conférence
du lycée J.-P. Vernant, à Sèvres,
le 24 janvier 2008 |
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13h45
: Accueil, Pierette FLOC'H, Proviseure, chorale
Lycée J.-P. Vernant,
BTMM, chants tchèques
: dir. Gilbert VILLEDIEU |
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Les
invités, parmi lesquelles Madame Marie Stranska,
petite-fille de Jan Patocka, avec ses enfants... |
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14
heures - 16 heures : table ronde, de gauche à
droite :
Etienne TASSIN, Professeur à l'Université
Paris VII, Jan
Patocka, Europe et culture, (format
PDF)
S. E. M. Pavel FISCHER, Ambassadeur de la Rép.
tchèque à Paris, La
Charte 77 et la personnalité de Jan Patocka
Didier MAES, Inspecteur Régional
de Philosophie, Jan
Patocka, Europe et le soin de l'âme
Czeslaw MICHALEWSKI,
Professeur de philosophie au lycée J.-P. Vernant,
présentation et vidéo conférence. |
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Exposition
Jan Patocka, préparée par les élèves
de Terminale L1. |
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Élèves
d'E. Politis, Peristeri : questions |
Marie
Villetelle , élève de TL1, et S.E.M.
Pavel FISCHER |
Voir
notre journée européenne du 17 avril 2008
: Europe, culture
et diversité des langues |
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Contributions
au débat : dossier pédagogique
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Etienne
Tassin, Professeur de philosophie politique à
l'Université Paris VII
Texte intégral de la
conférence d'Etienne TASSIN (format PDF)
Vidéo : conférence d'Etienne Tassin
sur Hannah
Arendt, volonté
et liberté.
Jean-Louis Poirier, Inspecteur Général
de Philosophie
Patocka et les Grecs, ou
philosopher au fond de la caverne,
« Jan Patocka a consacré une grande part de son
énergie à étudier la philosophie grecque
et en général l'antiquité grecque. Travail
d'universitaire qui manifeste une attention aux textes, une
vigilance, une acuité de lecture remarquables, une
immense érudition aussi. Mais on peut être érudit
et philosophe: il y a là un travail de pensée
sans précédent. Si la Grèce transparaît
constamment dans l'oeuvre de Patocka, et marque sa pensée,
sa pensée aussi se manifeste constamment dans son approche
de la Grèce. Même si l'exigence de rigueur n'est
jamais abandonnée, la lecture que Patoc¹ka propose
est - il le dit souvent, comme pour s'en excuser - peu orthodoxe.
Elle est par là nouvelle et hautement stimulante. Mais
il y a beaucoup plus. Nous croyons que cette façon
d'aborder la Grèce et la philosophie, loin de relever
d'une originalité arbitraire, exprime une exigence
philosophique fondamentale et propose, pour qui veut philosopher
aujourd'hui, une singulière leçon...»
Lire la suite : texte
intégral, format PDF, 211 Ko. |
Paul
Ricœur
Jan Patocka, le philosophe – résistant,
Le Monde, le 19 mars 1977
« Pour la première fois, la presse tchécoslovaque
a mentionné, jeudi 17 mars, la mort récente
du philosophe Jan Patocka. « Rude pravo », repoussant
« les diffamations antitchécoslovaques répandues
par la propagande occidentale » note que « les
moyens d’information de masse occidentaux ne font
pas preuve d’humanisme en essayant de tirer un gain
politique d’un événement aussi tragique
qu’un décès.
Le professeur Jan Patocka, l’un des trois porte-parole
de la Charte 77, a été enterré jeudi.
Je voudrais ajouter quelques traits au portrait que Manuel
Lucbert a fait du philosophe tchèque sous le titre
: » La Force du caractère » . Je voudrais
dire ce qui a pu conduire un disciple de Husserl, le fondateur
de la philosophie phénoménologique, à
la tête d’un mouvement exclusivement consacré
à la défense des droits civiques et politiques
et ce que le manifeste de la Charte 77 doit lui-même
à la pensée dont Patocka se reclamait.
Jan Patocka avait écrit en 1936 un ouvrage intitulé
Le Monde naturel comme problème philosophique,
(ouvrage réédité à Prague en
1971 et publié en français à La Haye
en 1976). Le thème en paraît, à première
vue, dénué de toute portée politique.
L’auteur disait dans des termes voisins de ceux de
Husserl dans la Crise des sciences européennes et
la phénoménologie transcendantale, l’enracinement
de tous les savoirs théoriques dans un « monde
de la vie » dont la perception et le souci quotidien
définissent le niveau. Quoi de moins politique en
apparence que cette enquête sur les fondements du
savoir ? Et pourtant, chez son maître Husserl, la
même investigation – en faisant appel à
un réveil du sujet perdu dans ses objets et dans
des constructions dont il a oublié qu’il est
l’auteur – débouchait, non certes sur
un manifeste politique, du moins sur la pressante abjuration
adressée aux hommes de culture de retrouver dans
un retour à la raison critique le principe de leur
responsabilité personnelle. »
Lire la suite : texte
intégral, format PDF, 113 Ko.
Philippe Fontaine, Professeur à
l'Université de Rouen,
Brève présentation de la pensée
de Jan Patocka (1907-2007)
« Le philosophe Jan Patocka, l'un des trois philosophes
tchèques ayant obtenu une renommée mondiale
, est unanimement considéré comme un penseur
d'une autorité morale et d'une droiture de vie exceptionnelle.
Jan Patocka étudie, à l'Université
Charles de Prague, la philologie romane et slave, ainsi
que la philosophie. Il viendra à Paris, en 1928,
et, en 1929, y fait la connaissance de Husserl par l'intermédiaire
d'Alexandre Koyré, à l'occasion de la soutenance
de celui-ci, ayant ainsi l'occasion d'entendre les fameuses
conférences de Paris, destinées à devenir
les Méditations cartésiennes. Patocka
effectuera, en 1932 et 1935, deux séjours en Allemagne.
Il fut l'un des derniers étudiants d'Edmund Husserl,
qui considérait le jeune Tchèque comme l'un
de ses disciples les plus prometteurs. Patocka joua un rôle
décisif dans l'organisation de conférences
données par Husserl à Prague, lorsque le régime
nazi lui interdit toute activité publique. Patocka
lui-même eut une carrière universitaire profondément
perturbée par la situation politique de l'époque.
Chassé de l'Université après 1948,
puis une deuxième fois après 1968, il ne réussit
à publier que peu de ses travaux. Ses activités
à l'Université Charles, inaugurées
par son ouvrage de 1936, Le monde naturel comme problème
philosophique, furent interrompues en 1939 par l'invasion
allemande de la Tchécoslovaquie. Après une
brève reprise, après la guerre, Patocka fut
à nouveau empêché d'enseigner peu après
1948, et dut se résoudre à animer un séminaire
de phénoménologie privé, pratiquement
clandestin. Et depuis la fin des années soixante,
aucun des écrits de Jan Patocka n'a été
autorisé à paraître en Tchécoslovaquie.
Désigné par les signataires de la Charte 77
comme leur porte-parole, il meurt le 13 mars 1977 au termes
d'interrogatoires menés par la police. Maîtrisant
plusieurs langues, connaissant la philosophie européenne,
Patocka est conscient de la nécessité de renouveller
et de refonder la philosophie tchèque, et de lui
donner plus d'importance dans l'enseignement de son pays.
Pour ce faire, il consacre une grande partie de son temps
à la recension et à l'interprétation
des auteurs et des doctrines, et se révèle,
à cette occasion, un historien de la philosophie
incomparable, par la probité avec laquelle il rend
compte des problématiques étudiées,
mais aussi par la hauteur de vue dont il fait preuve dans
l'explication des systèmes. »
Lire
la suite, format PDF, 108 Ko.
Philippe Fontaine, Europe et
culture,
Un choix de texte sur :
L’Europe, terre natale de la philosophie;
l’affirmation husserlienne de la spécificité
culturelle de l’Europe; les origines historiques de
l’Europe;
le souci de l’âme comme héritage de l’Europe;
le XVI è siècle, tournant dans la vie de l’Europe
occidentale : du souci d’être au souci d’avoir;
l’Europe des Lumières et la création
de la science moderne; la perte d’hégémonie
de l’Europe et la crise de la modernité;
les raisons de la perte de l’hégémonie
européenne; la perte du sens résulte entre
autres facteurs de la nouvelle conception de la nature pour
la science moderne;
l’analyse husserlienne de la crise des sciences européennes;
Patocka reprend à son compte l’analyse husserlienne
de la crise; quel avenir pour l’héritage européen
?
Lire : Textes
choisis de Jan Patocka (Format PDF) |
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européennes 2007 à Sèvres
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de l'Europe 2007 à Rimini ll Fête
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