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Etre européen, qu'est-ce à dire?

Débat diffusé sur Internet le 09 mai 2005, de 14 heures à 16 heures,
Voir les grandes lignes du débat (PDF)


Journées européennes au lycée de Sèvres


Le Club Philo du lycée de Sèvres a reçu le 17 mars 2005 Alexandre Adler,
pour une vidéo conférence avec ses partenaires européens sur le thème de La naissance de la conscience européenne.

Le débat commencé avec lui a continué le 09 mai 2005 avec le concours de Jan Salko et Adam Libercan, étudiants slovaques,
en stage à l’Institut de Sciences Politiques de Paris, et Alexandre Rogalski, attaché parlementaire franco-polonais.

Les échanges ont été relayés, via chat,
depuis la Lituanie jusqu’en Grèce,
par des lycées francophones, partenaires du projet Europe, Éducation, École.

Une dernière vidéo conférence, diffusée à la même adresse depuis la Cité des sciences de Paris,
est prévue pour le 25 mai 2005, de 11 heures à midi.

Elle aura pour thème : L'Europe culturelle


Marie-Anne Amar,
professeur de sciences économiques
au lycée de Sèvres


Les invités de C. Michalewski, de gauche à droite :
A. Rogalski, J. Salko, A. Libercan
Le débat , organisé en trois parties :
1/ Quel sens a pour nous l'epxression être européen?
2/ Comment définir l'Europe, passée, présente et à venir?
3/ Quelles devraient être les relations de l'Europe avec le monde?
a donné lieu à des échanges de vues riches et passionnés.
« Être européen... en Slovaquie » , Jan Salko et Adam Libercan

Ch. Damaggio, gestion du chat
et assistance technique.

La régie : J.-L. Gaffard, caméra mobile et J.-L. Colas, caméra fixe.

Nous remercions vivement tous ceux qui ont participé au débat pour leurs contributions à ce travail de réflexion.
Notre site Internet est à leur disposition pour la publication de leurs commentaires.

 Nos remerciements s'adressent tout spécialement à l'Ambassade de Slovaquie, à l'Ambassade de Pologne, à Paris,
ainsi qu'à
l'Association Pont Neuf,
qui nous ont bien voulu nous opporter leurs précieux conseils dans la mise en oeuvre de ce débat.


Réactions et commentaires
Emilios Politis
Proviseur adjoint, professeur de français au Lycée VII de Peristeri, Grèce

L’ Union Européenne considerée comme un Hypertext
e
a. « L’ Union Européenne considérée comme un Hypertexte qui nous emmène via des Hyperlinks, comme dans une chrono-machine, à des lieux précis et concrets, espaces de « «Blut und Boden » c’est-à-dire produits d’une généalogie et en même temps d’un territoire et d’une culture locale. » Il existe ici un double sens : le préfixe Hyper nous renvoie à la notion de l’ au–dessus, d’une entité souveraine, qui domine, contrôle ses « contenus » , mais en même temps il s’agit d’un espace virtuel, c'est-à-dire fictif, artificiel, dérivé de l’univers numérique. Cette Hyper-synthèse est active et performante, mais elle est privée de substance, d’essence même. Elle n’est pas un sujet, elle est une structure. Elle est incorporelle et ubiquiste, sans centre, mais elle exerce quand même des fonctions et des opérations qui influencent la vie quotidienne des gens. Pour le paysan ou le citoyen anonyme de Bretagne, de Toscane, de Cadiz, de Sicile ou d’Epire c’est une entité abstraite et lointaine. Sa vie est ici, dans ce territoire, dans cette langue, dans cette tradition mais en même temps il est « convoqué » du côté de l’U.E. L’U.E. essaye de fabriquer une idéologie, mais le citoyen peut s’interroger s'il existe une référence spirituelle, idéologique réelle, vers cette Hyper-structure

Lire : la suite du texte

Elisabetta Imperato, Raffaella, Lodi
Lycée L. A. Muratori
, à Modène, le 13 mai 2005 :

« Pour se préparer à la Journéé de l'Europe, nos élèves ont travaillé sur les thèmes suivants : le Traité constitutionnel, la conscience européenne : mythe ou réalité, Victor Hugo, visionnaire de l’Europe, Le Courrier international : « Ceux qui disent non à l’Europe ».
Nous avons participé à l'expérience du 9 mai avec un grand enthousiasme. Le élèves ont travaillé sérieusement dans la semaine précédente le 9 mai sur ces thèmes aussi dans des débats faits en classe, et ils avaient mis par écrit leurs réflexions. (...) Les élèves se sont considerés très concernés par ces thèmes et ils ont bien aimé participer à la discussion via chat.
(...) Nous vous envoyons ce soir cette traduction d'un travail fait à l'occasion d'un Forum de Philososophie national, qui a eu lieu à Faenza le 15 avril et qui a comme titre "L'identité culturelle européenne".
Nous avons été très enthousiastes, nous aussi, de cette rencontre on-line.»

Lire : Les réflexions des élèves du lycée Muratori, et le compte rendu du forum de philosophie de Faenza (format PDF 76 Ko).


Lycée de Sèvres :

« Unie dans la diversité »...
Telle est la devise de l’Europe d’aujourd’hui. Les conceptions politiques et juridiques de l’Europe se traduisent dans la ratification d’un traité constitutionnel s’appuyant sur l’aspect principal de l’Europe : la diversité culturelle. Le Vieux continent a vu beaucoup de guerres naissant dans la peur d’autrui et la volonté de domination. Aujourd’hui tout européen a conscience que le métissage culturel n’est que richesse et garantie de la paix. Nous avons compris, grâce à l’étude de Kazan et de Tolède, que l’acceptation de l’étranger a non seulement apporté la paix, qui manquait au peuple envahisseur slave du XVI siècle, mais aussi un enrichissement de la culture autochtone. Ainsi, l’Europe d’aujourd’hui veut prôner la paix en faisant passer un message de tolérance et d’intégration culturelle d’une multitude de peuples différents, afin de vivre ensemble. Il pourrait s’agir de ce qu’on appelle la conscience européenne. Car aujourd’hui, être européen signifie être conscient de la multitude de nos origines et de la richesse que cela représente, c’est vivre ensemble dans la diversité pacifique. »
Génia Zagarinskaïa, élève de terminale scientifique au lycée de Sèvres

L'exemple de Kazan et de Tolède autrefois...
« Nous avons appris à travers l'exemple des villes de Kazan et Tolède, que le métissage culturel n’est pas un phénomène instantané. La tolérance est un principe d’acceptation de la culture de l’autre, mais elle n’est pas suffisante. Nous nous devons d’apprendre à connaître l’étranger, même si bien souvent notre premier réflexe est de le repousser. En France, nous sommes en train de nous affronter pour un référendum, au travers duquel les Français pensent découvrir l’Europe. Seulement c’est dans l’histoire que nous la connaîtrons réellement, et il est inutile de vous dire que les bases historiques des Français sont bien souvent précaires. L’histoire nous a enseigné que tout européen est issu d’un long processus de métissage culturel durant plusieurs milliers d’années. Il y a deux milles ans, c’étaient les Gaulois qui étaient en France, attaqués par les Romain c'est-à-dire les peuples italiens, puis sont venus les Barbares dont font partie les Francs. La civilisation arabe est arrivée jusqu’à Poitiers. De nombreux slaves ysont venus pendant la Renaissance et le siècle des Lumières, et bien d’autres peuples encore ont traversé notre pays.

La culture est le principe d’intégration et d’assimilation des meilleures valeurs de l’étranger. Les civilisations ont évolué en apprenant chez les autres ce qu’ils n’avaient pas su faire eux-mêmes. L’étude des sciences et des arts représente parfaitement ce principe. La force de la ville de Tolède au XIIe siècle, c'était sa résistance face au chaos qui l’entourait durant la Reconquista. Pour ne citer qu’un exemple : les chrétiens tolédans ont protégé les juifs des massacres que voulaient effectuer les chrétiens venus de France. La faiblesse de Kazan fut dans la rapidité de l’invasion slave qui a enseveli la culture Tatare.

Nous sommes en train de fêter les 60 ans de la victoire de la liberté sur le nazisme, mais en réalité c’est une profonde défaite que nous célébrons, dans laquelle toute l’Europe occidentale a sombrée. C’est l’Europe détruite, meurtrie et blessée qui a appris à se reconstruire unie. En fin de compte, l’erreur des temps modernes est peut-être d’avoir trop voulu bousculer les événements, comme si le temps ne se suffisait pas à lui-même. »
Alban Torette, élève de terminale scientifique au lycée de Sèvres

Textes et réflexions sur l'Europe (extraits)

Vidéo :
A. Adler, La naissance de la conscience européenne, à télécharger :
http://melies.ac-versailles.fr/telecharge/confadler.wmv
Compte rendu + photos : vidéo conférence 17/03/05
Questions préparées pour le 17 mars 2005 :

Le cercle lituanien d'étudiants francophones, Vilnius,
Le gymnazium J. G. Tajovského
à Banska Bystrica,
Étudiants francophones de Prague

Textes et réflexions sur l'éducation et l'école

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