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Europe Éducation École
Bernard
Bourgeois, L’Idéalisme allemand,
Alternatives et progrès, Librairie
Vrin, Paris, 2000, 320 pages.
Nous remercions vivement la Librairie
Vrin de nous avoir accordé l’autorisation de
reproduire ici, gracieusement, ce texte destiné à
l’usage exclusivement pédagogique des partenaires
du projet Europe, Éducation,
École. - Tous droits réservés.
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Lire un extrait du chap. XIII :
Philosophie
de l'Europe (PDF), ou (RTF) |
Lire ci-dessus un extrait sur
la première constitution, grecque,
des États européens |
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Kant, Fichte, Schelling et Hegel, philosophes
aussi de l’histoire de la philosophie, ont soumis celle-ci
à un ordre intelligible de développement. Chacun
d’eux s’est alors employé à présenter
ses prédecesseurs comme des moments conduisant à
lui-même, tout en soulignant le saut de son surgissement
comme auteur de la philosophie enfin parvenue à sa vérité
définitive. Mais cette commune revendication les a amenés
à s’opposer les uns aux autres. Il faut alors marquer
à la fois l’unité d’un progrès
de la problématique, qu’on appelle l’idéalisme
allemand, et les alternatives qui font se combattre les réponses
apportées à celle-là.
On a voulu, à travers les études rassemblées
ici, nourrir une telle double approche et interroger la philosophie
allemande sur les réponses qu’elle offre au sujet
de la vie, de la beauté, de la culture, du droit, de
la politique, de l’histoire, de la religion et de la philosophie
elle-même.
Philosophie
de l'Europe (PDF), (RTF),
pp. 213-233 |
La première constitution, grecque, des États
européens
« Sa totale affirmation de soi [de l’Europe] dans
l’accueil de l’Autre s’illustre dès
la première constitution, grecque, des États
européens. Chacune des cités grecques n’est
qu’à faire coexister, à rassembler, à
réunir en elle des éléments étrangers.
Face à la massivité patriarcale de l’État
oriental, cimenté par le lien naturel de type familial,
l’État européen naît en Grèce
pour autant que “ les éléments nationaux
dont résulte sa croissance sont... originellement...
étrangers les uns aux autres ”, de telle sorte
qu’il est difficile de déterminer ce qui a été
originellement grec et ce qui ne l’a pas été
: “ Ce fait d’avoir l’étranger à
l’intérieur d’elle-même... est un
moment capital de la nationalité grecque ”(1)
. Spiritualisant son unité, par là même
fortifiée, dans le dépassement – en même
temps libérateur de l’individu – du lien
familial à travers la confrontation avec l’étranger,
l’État grec présuppose ainsi fondamentalement
le moment de la vie éthique en sa différence
ou opposition interne, c’est-à-dire le moment
de la vie sociale. Répétons-le avec Hegel :
“ Dans la Grèce proprement dite, la société
est devenue la chose esentielle ” (2). Et Hegel rapproche,
dans cette même consécration européenne
de la société par l’État –
lequel ne se réduit certes pas à la première,
mais atteint à sa vérité en la reconnaissant
comme moment essentiel de lui-même –, le commencement
et le terme de l’Europe, à savoir la Grèce
et l’Amérique du Nord (3). Mais tout l’entre-deux
européen illustre cette intégration dans la
totalité étatique du lien de type social. Ainsi,
“ le premier lien [des Romains] ne fut aucunement une
vie en commun de nature patriarcale, mais ils furent une communauté
de peuples hétérogènes, qui n’avaient
pas été rassemblés par des liens familiaux,
mais par un but commun, celui, précisément,
de la rapine ” (4). Les peuples germaniques en général,
la Prusse en particulier, sont nés d’un semblable
processus d’intégration des “ éléments
culturels les plus hétérogènes ”
(5). Bref, de la Grèce aux États-Unis d’Amérique,
l’Europe s’est construite ou reconstruite dans
l’accueil ou le recueil de l’étranger,
de l’Autre. Si la culture est, ainsi que Hegel le souligne,
la formation de soi dans l’aliénation de soi,
l’Europe est, quant à son essence politique originaire,
de part en part culturelle. »
Notes :
(1) Hegel, Vorlesungen über die Philosophie
der Weltgeschichte, Band II-IV, Felix Meiner Verlag,
Hamburg, 1968, p. 534.
(2) Ibid., p. 555.
(3) Cf. ibid.
(4) Ibid., p. 535.
(5) Ibid., p. 536.
Bernard
Bourgeois
L’Idéalisme
allemand,
Alternatives et progrès, Librairie
Vrin, Paris, 2000, pp. 225-226. |
Textes et
réflexions Europe,
Éducation, École |
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Der Begriff des
Sttates,
Être
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Hegel (Éditions A.
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