L'enfant qui vient de naître...
"Même l'animal le plus accompli ne
peut pas montrer ce corps finement organisé, infiniment
plastique, que nous apercevons déjà en l'enfant
qui vient de naître. Cependant, l'enfant apparaît
tout d'abord dans une bien plus grande dépendance et
indigence que les animaux. Néanmoins, sa nature supérieure
se révèle déjà ici. Le besoin
se fait connaître en lui d'emblée de manière
violente, rageuse, impérieuse. Tandis que l'animal
est muet, ou n'exprime sa douleur que par des gémissements,
l'enfant extériorise le sentiment de ses besoins par
des cris. Par cette activité idéelle, l'enfant
se montre d'emblée pénétré par
la certitude qu'il est en droit d'exiger du monde extérieur
la satisfaction de ses besoins, - que la subsistance-par-soi
du monde extérieur, face à l'homme, est une
subsistance-par-soi nulle et non avenue."
HEGEL,
Encyclopédie
des sciences philosophiques,
III, Philosophie de l'esprit,
1827, § 396 Add.
Traduction. B. Bourgeois,
Vrin, 1988, p. 433
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Das eben geborene Kind...
"Selbst das vollendeste Tier vermag nicht,
diesen fein organisierten, unendlich bildsamen Körper
aufzuzeigen, den wir schon an dem eben geborenen Kinde erblicken.
Zunächst erscheint indess das Kind in einer weit grösseren
Abhängigkeit und Bedürftigkeit als die Tiere, doch
offenbart sich seine höhere Natur auch bereits hierbei.
Das Bedürfnis kündigt sich in ihm sogleich unbederdig,
tobend, gebieterisch an ; während das Tier stumm ist,
oder nur durch Stöhen seinen Schmerz ausdrückt,
äussert das Kind das Gefühl seiner Bedürfnisse
durch "Schreien". Durch diese ideelle Tätigkeit
ziegt sich das Kind sogleich von der Gewissheit durchdrungen,dass
es von der Aussenwelt die Befriedigung seiner Bedürfnisse
zu fordern ein Recht habe, - dass die Selbstständigkeit
der Aussenwelt gegen den Menschen eine nichtige sei."
HEGEL,
Enzyklopädie der philosophischen Wissenschaften,
III, Die Philosophie des Geistes, 1827, § 396,
Zusatz,
Hrsg. von G.P.J. Bolland,
Leiden 1906, s.797
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L'éducation de l'enfant
"Mais ce qu'à nos enfants il faut
laisser en héritage, ce n'est point de l'or, c'est
un sens profond du respect. Or, nous nous imaginons qu'en
lui tapant sur les doigts nous léguerons cette vertu
à la jeunesse, irrespectueuse à l'occasion!
C'est un fait pourtant qu'elle ne naît pas chez les
jeunes du genre d'admonestation que de nos jours on leur adresse,
quand en les admonestant on leur dit que, lorsqu'on est jeune,
on doit respecter tout le monde. Ce serait bien plutôt
aux hommes plus âgés que le sage législateur
recommanderait de respecter la jeunesse et de prendre les
plus grandes précautions pour éviter que jamais
par la jeunesse ils soient vus ou entendus en train de faire
ou de dire quelque chose qui n'est pas respectable : où,
en effet, la vieillesse se manque de respect à elle-même,
il est fatal que là il y ait, chez les jeunes aussi,
la plus grande impudence! Pour les jeunes en effet, et du
même coup pour la vieillesse elle-même, l'éducation
la meilleure ne consiste pas à faire des remontrances
aux autres, mais à faire soi-même, pendant toute
sa vie, ouvertement, ce qui serait l'objet précis de
remontrances qu'on adresserait à autrui."
PLATON,
Les lois, V, 729b,
trad. L. Robin , Pléiade, II, p.779-780
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à venir : texte en grec |