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La bonheur
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La quête
du bonheur
Conférence donnée
au SEL (Sèvres Espace Loisirs)
le 02 mars 2004 , dans le cadre des Soirées
Philo
Philippe FONTAINE,
Maitre de Conférences à l'Université de
Rouen
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"Quand l'expérience
m'eut appris que tous les événements ordinaires de
la vie sont vains et futiles, voyant que tout ce qui était
pour moi cause ou objet de crainte ne contenait rien de bon ni de
mauvais en soi, mais dans la seule mesure où l'âme
en était émue, je me décidai en fin de compte
à rechercher s'il n'existait pas un bien véritable
et qui pût se communiquer, quelque chose enfin dont la découverte
et l'acquisition me procureraient pour l'éternité
la jouissance d'une joie suprême et incessante."
Spinoza : Préface au Traité de
la réforme de l'entendement (1661)
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Plan analytique
I. Le paradoxe constitutif
de la quête du bonheur :
une contradiction à l'origine de la réflexion philosophique
:
l'homme veut le bonheur, mais ignore les moyens d'y parvenir.
II. L'essence de la notion de bonheur ; bonheur et satisfaction.
a) L'analyse freudienne de la dualité d'aspiration
constitutive du bonheur :
ou la recherche de jouissances, ou l'évitement de la souffrance
b) Le bonheur comme "sublimation"
c) Le bonheur n'est pas de l'ordre de la satisfaction des désirs.
III. Le bonheur comme complétude et durabilité
:
a) L'indépendance du bonheur par rapport aux
vicissitudes de la vie quotidienne
b) Le plaisir n'est pas le bonheur, parce que le bonheur est souci
d'unification de l'existence dans sa totalité . Bonheur
et totalisation
c) La conception kantienne du bonheur comme "agrément
de la vie accompagnant sans interruption toute l'existence".
d) La critique de la conception kantienne du bonheur
e) Le bonheur comme totalité d'accomplissement, en rapport
avec l'ergon humain, c'est-à-dire le projet existentiel
de l'homme considéré comme un indivisible.
Le bonheur est un "tout", non une somme (P. Ricoeur).
f) Reprise de la distinction entre bonheur et plaisir, comme distinction
entre deux manières de "terminer" ce que nous
faisons (P. Ricoeur).
IV. Bonheur et "totalité" :
le bonheur comme "totalité de contentement"
(P. Ricoeur) exprime l'ouverture du sentiment,
qui lui-même est l'expression de l'exigence de totalité
animant la raison humaine.
a) Le bonheur n'est donné dans aucune expérience
; il est désigné comme conscience de direction :
"je suis dirigé vers cela même que la raison
exige" (P. Ricoeur).
b) La critique schelérienne de tout eudémonisme
pratique, qui tend à orienter toute activité volontaire
vers le pur accroissement du plaisir sensoriel.
c) Le tragique aveuglement de l'époque moderne face à
la question du bonheur.
L'analyse critique de Max Scheler.
d) L'être et la valeur-propre de la personne comme fondements
du bonheur et du désespoir.
L'analyse de Scheler et celle de Schopenhauer.
e) Le bonheur ne peut être la finalité de l'action
humaine ; tel est le paradoxe de tout projet de "quête
du bonheur". Le bonheur est une Idée, au
sens kantien.
Conclusion : L'homme n'est pas fait pour le bonheur,
qui n'est ni un plaisir, ni une somme de plaisirs, mais une visée,
une espérance, une promesse.
La quête du bonheur n'est autre que le bonheur de la quête.
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