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Europe Éducation
École
Slovaquie
Banska Bystrica : Gymnazium J. G. Tajovského
:
http://www.gjgt.sk/ |
À lire
aussi le message posté le: 29/Fév/2004, 20h18
:
Les problèmes
et la qualité du système scolaire en Slovaquie
:
comment améliorer la qualité du système
scolaire en Slovaquie?
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L'école et la laïcité
vues depuis la Slovaquie
Les discussions sur la place des religions dans l’état
ou dans la culture ( la société ) sont vieilles
comme les religions elles-mêmes. Dans le passé
les religions ont plutôt dominé. Aujourd’hui,
dans l’époque démocratique, les religions
ont été „séparées de
l’État“. Dit de manière plus
sophistiquée, il s’agit du sécularisme.
Et ici on arrive à la situation contemporaine en
France. Des voiles ainsi que d’autres symboles religieux
sont interdits dans les écoles et dans les bureaux
administratifs. La loi a rencontré une forte résistance
chez les personnes concernées par la loi.
Comment se poser la question sur cette problématique
– apprécier et défendre cette loi
ou douter de sa justesse ? Pour répondre à
cette question, il faut d’abord voir la problématique
du côté de ceux qui ont présenté
et voté cette loi, ensuite du côté
des personnes touchées par la loi, pour pouvoir
finalement avoir le point de vue le plus objectif possible.
Comme on a séparé les religions hors de
l’État, cette loi pourrait paraître
logique. Il faut dire d’abord qu’elle interdit
de porter des voiles et d’autres symboles religieux
seulement dans des institutions nationales comme des écoles
ou des offices, donc cette loi est, tout simplement, en
accord avec le système qui sépare la religion
de l’État et bien sûr avec la Constitution.
Et aussi, le but de cette discussion dans un pays démocratique
et bien développé comme la France, est de
réaffirmer que les personnes travaillant dans des
administrations et allant à l’école
nationale devraient constituer une nation unique. Bien
sur, ces personnes peuvent croire, elles peuvent se professer
à une religion, mais tout cela devrait rester dans
leur vie privée, car il était dit : „
les religions sont hors l’ État. Or des symboles
religieux donnent une impression que ceux qui les portent
sont influencés par la religion en exerçant
leur emploi ou leurs études, ce qui ne va pas ensemble.
Par suite, cette loi essaie de résoudre le problème
des minorités : finalement même si elle lutte
contre toute forme de symboles religieux ostentatoires,
elle concerne majoritairement les cinq millions de Musulmans
français ( et à travers eux les femmes musulmanes
tout particulièrement ), c’est-à-dire
une minorité conséquente. Il s’agit
donc pour l’Etat de lutter contre une représentation
des symboles islamiques dans des bureaux et des écoles,
parce que l’Etat défend l’homogénéité
et la cohérence de sa Nation.
Certes il semble que les bases de cette loi ont juste
poursuivi ce que la Révolution avait commencé
: la séparation de la religion et de l’État
et par conséquent l’éloignement des
symboles religieux loin des institutions. Mais la loi
a-t-elle sa justesse et est-elle vraiment en accord avec
les principes démocratiques?
D’abord, on voit clairement que la loi a rencontré
une forte résistance surtout de la part femmes
arabes. Les protestations publiques sont devenues des
affaires quotidiennes. Il semble alors que la loi a juste
troublé l’eau et a empiré les relations
dans la société. Donc les déclarations
de supprimer les différences et d’unir la
nation sont un peu hypocrites.
Ensuite si on dit que la loi touche seulement les institutions
et pas la vie privée et donc qu’elle n’est
pas si grave, on oublie que déguiser son identité
n’est pas si acceptable, surtout ici pour la culture
musulmane. Les musulmanes le prennent comme une insulte
à leur croyance. On ne peut pas leur ordonner de
trahir leur religion, parce que les voiles sont en fait
leurs légitimations : elles déterminent
leur identité, la philosophie ou le mode de vie
auxquels elles appartiennent. C’est-à-dire
si on leur interdit des symboles religieux, on leur ordonne
de nier elles-mêmes.
Finalement, en s’appuyant sur des principes démocratiques,
il est bizarre qu’on interdise ou ordonne quelque
chose qui est en fait la même chose que de limiter
la liberté d’expression. Et celle-ci fait
une grande partie de la démocratie. En plus 5 millions
de musulmans représentent une voix non négligeable
dans le système démocratique en France.
Or la voix du peuple est très importante dans la
démocratie de l’État.
Nous nous trouvons donc face au dilemme entre la nécessité
de la Raison d’Etat et celle de l’affirmation
des libertés individuelles. Voici comment, vu d’ici,
nous voudrions réagir à ce problème.
Nous comprenons et admettons cette loi lorsqu’elle
s’adresse aux personnes travaillant pour l’Etat
: fonctionnaires de l’Administration, de l’Education,
de la Recherche… A partir du moment où quelqu’un
travaille pour l’Etat, il doit choisir en même
temps de respecter les principes de celui-ci. S’il
n’y adhère pas et refuse de les accepter,
alors il peut travailler pour une société
privée.
Mais nous voyons autrement la question de la laïcité
lorsqu’il s’agit des jeunes à l’Ecole.
Certes celle-ci est aussi une Institution, et c’est
d’ailleurs pour cela que nous pensons que les enseignants,
comme tout le personnel des établissements concernés,
doivent appliquer cette loi. Mais le problème se
pose différemment pour les élèves.
Il est évident que certains ne vont plus venir
à l’Ecole – ce qui est en contradiction
avec l’obligation pour tous de s’y rendre
jusqu’à 16 ans, et ceci les pénalisera
bien-sûr. Le problème est qu’on ne
leur laisse pas le choix. D’autre part on dit parfois
ici que l’Ecole est notre deuxième famille,
certainement car on y passe la majeure partie de notre
temps. A ce titre il nous semble que l’Ecole doit
respecter l’identité de tous, et que l’Etat
doit agir avec ses jeunes de manière plus souple
et compréhensive qu’avec ses employés.
L’Ecole est aussi le moment où le dialogue
est encore possible.
La problématique qu’on a essayée de
traiter n’est pas si manichéenne, au contraire
il est difficile d’être objectif, de décider
qui a tort et qui a la raison. En tenant compte de tout
ce qui a été dit, nous voulons nous pencher
moralement du coté islamique, mais en même
temps respecter la décision du gouvernement : nous
pourrions protester, mais nous espérons que le
gouvernement est plus avisé que nous, que sa vision
du problème est plus juste et sage."
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