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Modène
: Lycée classique L. A. Muratori,
v. Cittadella n. 50, Modena, 41100, Italie
http://www.comune.modena.it/scuole/muratori/
Proviseur : Iole Govoni, |
Éducation
et Instruction
Interview avec Mme Iole Govoni,
Proviseur du lycée L. A. Muratori de Modène,
Italie
Question : Qu’est ce qui change
dans le « métier » d’enseignant,
selon qu’il instruise, ou qu’il éduque
?
Réponse : L’enseignant qui
instruit est sûr de lui, il possède des notions
« faites pour l’usage » pour n’importe
quelles situations, pour tous les interlocuteurs. L’enseignant
qui éduque est dans une position d’observation
constante, et d’étude, prêt à
modifier et à se modifier en fonction de son interlocuteur
et de la situation. Je chercherai à illustrer par
des exemples en référence à ma discipline
: l’enseignant qui instruit, parlant de Machiavel
et de ses Traités, fournit des informations ponctuelles,
riches, contenant des citations et introduisant des critiques
; l’enseignant qui éduque, à propos
de Machiavel, sollicite la réflexion et la confrontation
avec la réalité la plus proche de l’étudiant,
conscient que les compétences clefs ne sont pas
destinées seulement pour l’école,
mais vouées à être développées
dans et à travers l’école. Elles vont
être réinvesties dans les relations avec
les autres, dans les liens sociaux et dans le processus
politique.
Question : Et pour l’étudiant,
que se passe-t-il, si l’école a comme objectif
l’éducation?
Réponse : En tant que «
détenteur » d’informations passivement
acquises, il devra devenir « constructeur »
actif de lui-même et de ce qu’il apprend ;
une position sûrement plus inconfortable, mais aussi
plus passionnante qui implique un étudiant actif,
un étudiant (pour le dire de manière narrative)
personnage dynamique, prêt à se remettre
en question à travers l’interaction avec
les disciplines qui n’ont pas comme seule fin lui-même
mais sont des occasions pour se confronter avec l’autre
(selon un procédé toujours important, mais
fondamental pour l’adolescence).
Question : L’enseignement à
l’école, entendu comme éducation,
est-il conditionné par le fait que le sujet étudié
soit proche et/ou moderne ?
Réponse : Absolument pas, je voudrais
dire que, paradoxalement, si les arguments, les personnages,
les thématiques sont plus lointains par rapport
à nous dans le temps et dans l’espace, alors
ils nous aident à mieux comprendre « le lointain
de nous » que la société place toujours
plus souvent à nos côtés.
Question : Dans une école qui
veut éduquer, quelle place est attribuée
à la lecture ?
Réponse : Le plus de place possible,
parce que – pour dire comme Pennac – «
le temps de la lecture… dilate le temps pour vivre
». Mais si « ce que nous avons lu de plus
beau, nous le devons presque toujours à une personne
chère » (Pennac) ou – comme dit Calvino
– « les choix qui comptent dans le milieu
de la lecture sont ceux qui se passent à l’extérieur
de l’école, on peut se demander si l’école
sert-elle à éduquer à la lecture.
La réponse est positive, parce qu’elle est
encore un pilier fondamental comme le gymnase pour «
pratiquer des exercices » qui prendront leur pleine
signification seulement en dehors de l’école.
Question : L’actuelle organisation
de l’école favorise-t-elle la réalisation
de l’approche expliquée comme ci-dessus ?
Réponse : La réponse au
prochain rendez-vous. À suivre… au prochain
interview…
Iole Govoni,
Proviseur du Lycée L. A. Muratori, Modène,
le 15 novembre 2005
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