Jean-Pierre ZARADER, agrégé de philosophie, est un historien de la philosophie, également spécialiste d’esthétique, notamment de la pensée de l’art chez Malraux, et de la philosophie du cinéma. Il exerce parallèlement des responsabilités éditoriales chez Ellipses et dirige plusieurs collections philosophiques. Son édition du Vocabulaire des philosophes en cinq volumes encyclopédiques est célèbre. |
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4ème de couverture : André Malraux ne souhaitait pas que les textes publiés, aujourd’hui, sous le titre les Écrits sur l’art soient lus comme une histoire de l’art ou bien comme une esthétique, par refus, sans doute, d’aboutir à une théorie de l’art, à des concepts abstraits et figés, là où les thèmes mêmes de la métamorphose et de l’imaginaire excluent toute pensée systématique. Le « dictionnaire Malraux » conçu par Jean-Pierre Zarader apparaît dès lors comme une gageure : reconstruire sous forme de constellation cohérente les écrits épars de l’auteur du Musée imaginaire, et leur conférer, n’en déplaise à ce dernier, le statut d’une véritable pensée de l’art. Certes, il s’agit bien d’un abécédaire, mais qui, en vertu du mode d’exposition convaincant et séduisant adopté par Zarader, parvient à mettre en évidence ce que celui-ci nomme la « structure » et la « logique interne » des textes. Les « adresses » agencées par ordre alphabétique ne sont pas celles d’un « simple » vocabulaire. Ce sont pour chacune, précise fort justement l’auteur, « de petits essais qui tentent de saisir la pensée de Malraux dans ce qu’elle a de plus méconnu », et font valoir la portée théorique et conceptuelle d’une réflexion exigeante et passionnée sur la création artistique de notre temps. - Marc JIMENEZ
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Ce livre expose la pensée à l’œuvre dans les écrits sur l’art de Malraux : il la présente et la met à l’épreuve dans sa cohérence interne et son dialogue avec la philosophie contemporaine. Il s’agit donc de souligner la rigueur conceptuelle de ces écrits, après que Georges Didi-Huberman, à l’époque du « Musée imaginaire », a souligné la rigueur iconographique de ceux-ci dans L’Album de l’art.
La forme choisie, celle d’un abécédaire ou d’un dictionnaire, s’explique par le caractère théorique du texte de Malraux. Ses entrées sont autant d’essais qui saisissent la pensée de Malraux dans ce qu’elle a de plus méconnu et de plus actuel. Elles devraient mettre fin à l’ignorance de la dimension conceptuelle des écrits sur l’art, qui relève d’une prévention d’un autre âge due à une double méconnaissance, de la philosophie et de ces écrits.
Enfin, les dialogues imaginaires de Malraux avec Spengler, Denis, Valéry ou Picasso, comme les dialogues de Blanchot, de Merleau-Ponty ou de Lyotard avec les écrits sur l’art de Malraux, permettent d’appréhender les enjeux de ces écrits qui sont encore les nôtres.
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