|
Jean-François
Marquet est professeur émérite de l'Université
de Paris IV-Sorbonne.
Il a publié, entre autres :
Liberté et existence :
étude sur la formation de la philosophie de Schelling,
(Gallimard, 1973) ;
Singularité et événement (Millon,
1995) ;
Miroirs de l'identité :la littérature
hantée par la philosophie, (Hermann,
1996) ;
Restitutions (Vrin, 2001).
Plutôt qu'une étude sur la Phénoménologie
de l'Esprit, cet ouvrage propose une visite complète
et commentée du plus imposant et du plus labyrinthique
monument de la philosophie moderne.
Lire des extraits :
La certitude sensible (pdf 150 Ko)
ll Le
savoir absolu (pdf 148 ko) |
"La
Phénoménologie de l'Esprit est le premier
ouvrage philosophique qui ne présente pas des affirmations
sur ce qui est (sur Dieu, sur l'âme, sur le monde),
mais qui prétend décrire comment ça se
présente à une conscience qui fait l'expérience
du monde dans son savoir, et qui voit ce savoir se transformer
suivant une logique qu'initialement elle ne maîtrise
pas. Autrement dit (sur ce point Fichte avait peut-être
été le précurseur), pour Hegel, nous
sommes dès notre naissance, dès notre premier
regard sur le monde, jetés dans le savoir, et ce que
nous avons à faire, chacun de nous, mais cela vaut
également pour l'humanité entière, c'est
amener son savoir du dedans, de l'intérieur jusqu'à
sa formation ultime.
Il ne s'agit donc pas, comme le faisait Kant, d'examiner du
dehors ce qu'est le savoir, jusqu'où il va, sur quoi
il porte, etc. ; il s'agit au contraire de voir comment une
conscience, jetée dans le savoir sous ses différents
aspects (sensation, perception, entendement, raison, moralité,
religion…) parcourt tous ces étages du savoir
jusqu'à son sommet, jusqu'à ce point d'arrêt
que Hegel désigne par l'expression plus ou moins énigmatique
de savoir absolu.
Je ne voudrais cependant pas que vous en tiriez la conclusion
que la Phénoménologie de l'Esprit est
un ouvrage tellement riche qu'il en est désordonné
: en fait, la Phénoménologie de l'Esprit,
même si elle donne au premier abord une impression un
peu chaotique, est une œuvre très construite,
une œuvre dotée d'une architecture interne que
nous nous attacherons à souligner.”
Jean-François Marquet
|