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Galerie de portraits
ll Dictionnaire du Club
Paul
VALADIER |
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Directeur des Archives
de philosophie
depuis 2000,
Rédacteur en chef de la revue Etudes
de 1981 à 1989,
Maître de conférences à l'Institut
d'Etudes politiques de Paris de 1979 à
1989,
Paul Valadier est professeur de philosophie
morale et politique
aux Facultés jésuites de Paris depuis
1970.
Invité des Soirées Philo 2010-2011
pour une conférence-débat sur le thème :
Compromis et intransigeance
le 05 avril 2011, à 20h45, au Sel, à Sèvres
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Cet essai examine la question du compromis dans les domaines religieux, politiques et culturels. Entre le relativisme total des valeurs et une intransigeance qui traduit une certaine fragilité, l'auteur s'interroge sur une voie possible et se prononce en faveur d'un compromis bien compris.
Quatrième de couverture
L'intransigeance en morale, en politique ou en religion a une longue histoire mais, de nos jours, elle trouve des accents nouveaux. En dépit de tous les clichés sur l'actuel relativisme, elle ne manque pas d'imprimer sa marque, notamment dans l'Église catholique. Pourquoi en est-il ainsi ? Comment expliquer la mauvaise réputation de l'idée de compromis alors que toute vie humaine est une négociation permanente avec principes, normes et valeurs ? Telles sont les questions agitées dans ce livre, qui touchent tout à la fois aux domaines religieux, politique et culturel. Entre le relativisme total des valeurs et une intransigeance qui traduit souvent une fragilité, existe-t-il une voie possible ? Plus largement, Paul Valadier se livre à une critique de l'attitude intransigeante et à un plaidoyer pour un compromis bien compris, seul capable de faire droit à ce qu'il en est de l'homme et de ses relations, tant avec la nature qu'avec les autres. |
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Invité des Soirées Philo 2008-2009 pour une conférence-débat sur
L'actualité de Nietzsche. Pourquoi lit-on Nietzsche aujourd'hui?
Le 10 février 2009, à 20h45, au Sel, à Sèvres
0uvrage disponible à la librairie Anagramme, à Sèvres, tél. : 01 45 34 04 64 |
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La cohérence de la pensée nietzschéenne ne se livre pas fácilement. Se désignant lui-meme comme « intempestif », dans tous les sens ambigus de ce mot, Nietzsche savait qu'il déconcerterait. Si l'on accepte d'etre ainsi désaraçonné par sa philosophie, il faut alors aller jusqu'au bout et ne pas se laisser prendre au piege des interprétations nihilistes « évidentes ».
Les textes rassemblés ici veulent mettre en cause la these selon laquelle Nietzsche serait à ranger du cóté de l'irrationnalisme, alors qu'il a voulu proposer «un savoir joyeux» et s'est situé du cóté de « ceux qui connaissent ». lIs veulent déranger un autre lieu cooimun qui classe Nietzsche du cóté de l'athéisme, alors que pour lui l'athéisme n'est sans doute que la forme la plus subtile et la plus pernicieuse de la volonté de croyance, alors surtout qu'il a chanté l'Éternité et annoncé une possible résurgence du divin. Ces aspects généralement occultés d'une pensée en effet intempestive sont mis en exergue ici avec un souci de s'appuyer constamment sur les textes les plus connus - et les plus méconnus.
Table des matières :
1/ Maladie du sens et gai savoir, 2/ La science, nouvelle religion, 3/ Raison décadente et raison restaurée
4/ Nietzsche et la noblesse du droit, 5/ Nietzsche et le christianisme, 6/ L'éternel retour
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Nous, les
incompréhensibles.
- Nous sommes-nous jamais plaints d'être mal compris,
méconnus, confondus, calomniés? d'être
mal entendus ou de ne l'être point? c'est notre
lot - et pour longtemps encore! disons, afin d'être
modeste, jusqu'à l'année 1901, - c'est aussi
notre titre d'honneur ; nous nous estimerions trop peu
si nous souhaitions y changer quelque chose. On nous confond
: c'est que nous croissons, c'est que nous ne cessons
de changer, de faire éclater les vieilles écorces,
de faire peau neuve à chaque printemps, de devenir
sans cesse plus jeunes, plus futurs, plus hauts et plus
forts, et d'enfoncer plus fortement nos racines dans les
profondeurs - le mal, - en même temps que nous embrassons
le ciel d'une étreinte plus aimante, plus vaste,
et que nous aspirons sa lumière, - de toutes nos
branches, de toutes nos feuilles, - plus avidement. Nous
grandissons comme l'arbre grandit - c' est ce qui nous
est difficile à comprendre, toute vie ne l'est-elle
pas? - nous ne grandissons pas en un point, mais de partout,
non dans un sens mais dans tous à la fois, en haut,
en bas, au-dedans, au-dehors, notre force pousse en même
temps dans le tronc, les branches et les racines, nous
ne sommes plus libres de rien faire séparément,
d'être rien d'une façon qui soit
localisée... Tel est, je le répète,
notre lot ; nous croissons en hauteur, et, même
en admettant que ce soit pour notre malheur - car nous
nous rapprochons toujours plus de la foudre! - nous ne
nous en faisons pas moins gloire ; c'est quand même
un destin que nous ne partageons pas, que nous ne voulons
pas partager, c'est le destin des sommets, c'est le nôtre.
Nietzsche, Gai savoir, § 371 |
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La précédente
conférence de Paul Valadier, donnée dans le cadre
des soirées Philo le
11 décembre 2007, à la Maison Pour Tous de Ville
d'Avray,
portait sur le thème : La détresse
du politique et la force du religieux |
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Disponible
: librairie Anagramme à Sèvres,
tél. : 01
45 34 04 64 |
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La cause est entendue: Dieu et
César doivent être séparés. La
phrase du Christ sur la séparation des pouvoirs fait
aujourd'hui loi. Et pourtant, à y bien regarder, la
sortie de la religion et la dépression du politique
dans nos vieilles démocraties ne vont-elles pas de
pair?
Si la prétention et la violence religieuses doivent
être combattues, encore ne faut-il pas être aveugle
sur la force positive du lien qui unit religion et politique,
en particulier christianisme et politique. De cette idée
peu avouable par les temps actuels, Paul Valadier démontre
avec rigueur la cohérence et la nécessité
à travers une relecture d'une part de la tradition
philosophique, en particulier de la philosophie politique
moderne, d'autre pare de la théologie politique, avec
les impasses intellectuelles qui, a partir de saint Augustin,
ont freiné l'avènement de la « nouveauté
chrétienne ».
Cependant, dans les temps récents, on a trop oublié
ou méprisé les dynamismes de celle-ci. La «
bonne formule » du rapport entre religion et politique
ne saurait se réduire au slogan de la laïcité
française : « Chacun chez soi.» II faudrait
plutôt parier que les religions sont capables de mobiliser
leurs énergies symboliques pour donner à entreprendre
ensemble et à espérer en un avenir collectif
à construire. Elles ne sont pas nécessairement
un pouvoir rival ou « complémentaire »
: à leur juste place, elles peuvent créer du
lien social et porter un avenir que les démocraties
oublient facilement au profit des sollicitations immédiates.
Paul Valadier est directeur des Archives de philosophie,
professeur de philosophie morale et politique aux Facultés
jésuites de Paris, auteur de plusieurs livres, dont
Un christianisme d'avenir (1999), Morale en désordre
(2002) et La Condition chrétienne (2003).
Lire un
interview de Paul Valadier dans l'Express
du 25/04/2005 |
"Le débat autour du théologico-politique
semble clos depuis longtemps. Il l'est pour une raison majeure.
Avec insolence et par provocation, on pourrait avancer que
le christianisme a fini par imposer son "agenda"
comme on dit en franglais. Désormais, qui ose contester
frontalement que la distinction entre César et Dieu,
entre le temporel et le spirituel, entre le politique et le
religieux ne soit pas libératrice, tant pour le politique
- qu'elle prévient de la sacralisation des pouvoirs
- que pour la religion - qu'elle rappelle à son ordre
propre contre les tentations de mainmise universelle. Nombre
de musulmans, au moins en Occident, concèdent que cette
distinction n'est pas tout à fait ignorée dans
le Coran et qu'il s'agit désormais de mieux en penser
l'articulation. Peut-on minimiser l'équivoque d'un
État comme celui d'Israël, dont la charge théocratique
portée par son nom même, peut conduire à
des ambiguïtés, source de conflits internes et
de rejets externes ? En ce sens, la conception chrétienne
du rapport entre religion et politique devient une référence
largement partagée; c'est même elle qui conduit
le débat, obligeant chacun qu'il le veuille ou non,
à se situer par rapport à elle. Étrange
situation à un moment où beaucoup pensent que
le christianisme est à bout de souffle ou qu'il a achevé
son destin historique. En fait, par la distinction qu'il apporte
et qu'il ne cesse de rappeler contre toutes les tentations
que sa méconnaissance induit, il garde une étonnante
actualité. Il la garde même à cause des
ambiguïtés et des obscurités qu'une telle
distinction implique sous son apparente clarté formelle,
car le caractère problématique du rapport qu'implique
forcément la distinction oblige à la discussion,
voire à la mise en cause de la formule. Admise, la
distinction entre César et Dieu appelle aussi l'interrogation
et la mise en cause : si la séparation est admise,
jusqu'où va-t-elle, ou comporte-t-elle des limites
? s'il y a frontière entre temporel et spirituel, où
passe-t-elle et comment la tracer ?..." Introduction,
Actaulité d'une question liquidée, pp.9-11.
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Table des
matières |
Introduction :
Actualité d'une question liquidée
Première partie : Les philosophes
politiques contre la religion
Chapitre 1. Heurt des civilisations
ou Pentecôte des peuples ?
Echec du cosmopolitisme
- Providentialisme, dessein de la nature et nihilisme
- Illusion d'une paix perpétuelle
- Léviathan débordé
Vers des conflits entre civilisations ?
- Cultures et cosmopolitisme
- Le facteur religieux dans les civilisations
- Responsabilité des religions
- Pentecôte des peuples ?
Chapitre 2. Le mal toujours vif
Violence et philosophie politique
- Platon ou la cité juste contre la violence
des dieux
- Machiavel et le chaos du monde
- Nietzsche et l'effondrement des religions
Mal et démocratie
- La religion du débat public
- La morale communicationnelle et ses évolutions
- L'abject, non le mal ?
Sagesse religieuse et mal
Chapitre 3. La République
déconcertée
Philosophie républicaine
- L'école, espace matriciel
- Contre la tutelle des religions
- Un républicanisme entre autres
- Faiblesses de l'idéologie républicaine
République et religion(s)
- Une république antireligieuse ?
- Situations nouvelles : l'islam et l'Europe
- Les âges de la laïcité
- Laïcité et raison publique
- Laïcité et consensus par recoupement
Les doctrines compréhensibles dans une société
pluraliste
- Une raison publique
- Insatisfactions |
Deuxième
partie : Permanence du théologico-politique
Chapitre 4. L’anormalité
chrétienne
La relation est la norme
Figures dissidentes ?
Monothéismes et théocratie
- Monothéisme juif
- Monothéisme chrétien
- Monothéisme musulman
Un message révolutionnaire
- Méfiance envers le politique
- Présence du Royaume
- Communauté spécifique
La difficile pensée du rapport
- Des exégèses injustifiables
- Justifications du césaropapisme
- Des exégèses vivement contestées
Chapitre 5. Péché
et politique
Le politique pensé sous la catégorie
de péché : saint Augustin
- La fausse théologie civile
- Nature de la cité terrestre
Péché et subordination
- Eden et absence de domination politique
- Péché, politique et subordination
- Portée de cette interprétation
Postérité d'une tradition
- Politique et contrainte. La violence légitime
- Histoire et violence rédemptrice
Prise de distance
- Distance théologique
- Distance philosophique
Chapitre 6. Feu la sécularisation
?
La querelle de la sécularisation
- Vers une 'désécularisation' du monde
? (P. Berger)
- Non-pertinence du concept
- Interrogations sur la modernité
Impossible séparation
- Les fausses 'bornes immuables' de John Locke
- Actualité d'un problème 'dépassé'
- Permanence de l'ancienne problématique
Transcendance et société
- Fondement du politique, transcendance et religions
- Vitalité démocratique et transcendance
Conclusion |
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Autres
ouvrages de Paul Valdier
L'Eglise en procès, Catholicisme et
société moderne, Flammarion, Champs 1989
Inévitable morale, Editions du Seuil, 1990
Lettres à un chrétien impatient, Editions
La Découverte, 1991
Eloge de la conscience, Editions du Seuil, 1994
Machiavel et la fragilité du politique, Editions
du Seuil, Coll. Points-Essais, 1996
L’anarchie des valeurs, Le relativisme est-il
fatal? Albin Michel, 1997
Nietzsche l'intempestif, coll. Le Grenier à
sel. Beauchesne, 2000
Un christianisme d'avenir, Pour une nouvelle alliance
entre raison et foi. Ed. du Seuil, 1999
Morale en désordre, Un plaidoyer pour l'homme.
Éditions du Seuil, 2002
La condition chrétienne, Du monde sans en être.
Éditions du Seuil, 2003
Le temps des conformismes, Journal de l'année
2004. Editions du Seuil, 2005
Un philosophe peut-il croire?, Editions Cécile
Defaut, 200
Maritain à contre-temps, Pour une démocratie
vivante. DDB, 2007 |
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