« La connaissance par les sens est l’occasion d’erreurs
sur la distance, sur la grandeur, sur la forme des objets. Souvent
notre jugement est explicite et nous le redressons d’après
l’expérience ; notre entendement est alors bien
éveillé. Les illusions diffèrent des erreurs
en ce que le jugement y est implicite, au point que c’est
l’apparence même des choses qui nous semble changée.
Par exemple, si nous voyons quelque panorama peint, nous croyons
saisir comme des objets la distance et la profondeur ; la toile
se creuse devant nos regards. Aussi voulons-nous toujours expliquer
les illusions par quelque infirmité de nos sens, notre
œil étant fait ainsi ou notre oreille. C’est
faire un grand pas dans la connaissance philosophique que d’apercevoir
dans presque toutes, et de deviner dans les autres, une opération
d’entendement et enfin un jugement qui prend pour nous
forme d’objet. (…)
Certes quand je sens un corps lourd sur ma main, c’est
bien son poids qui agit, et il semble que mes opinions n’y
changent rien. Mais voici une illusion étonnante. Si
vous faites soupeser par quelqu’un divers objets de même
poids, mais de volumes très différents, une balle
de plomb, un cube de bois, une grande boîte de carton,
il trouvera toujours que les plus gros sont les plus légers.
L’effet est plus sensible encore s’il s’agit
de corps de même nature, par exemple de tubes de bronze
plus ou moins gros, toujours de même poids. L’illusion
persiste si les corps sont tenus par un anneau et un crochet
; mais, dans ce cas-là, si les yeux sont bandés,
l’illusion disparaît. Et je dis bien illusion, car
ces différences de poids imaginaires sont senties sur
les doigts aussi clairement que le chaud ou le froid. Il est
pourtant évident, d’après les circonstances
que j’ai rappelées, que cette erreur d’évaluation
résulte d’un piège tendu à l’entendement
; car, d’ordinaire, les objets les plus gros sont les
plus lourds ; et ainsi, d’après la vue, nous attendons
que les plus gros pèsent en effet le plus ; et comme
l’impression ne donne rien de tel, nous revenons sur notre
premier jugement, et les sentant moins lourds que nous n’attendions,
nous les jugeons et finalement sentons plus légers que
les autres. On voit bien dans cet exemple que nous percevons
ici encore par relation et comparaison, et que l’anticipation,
cette fois trompée, prend encore forme d’objet.
»
ALAIN, Eléments de philosophie, Folio-Essais,
p. 32-33
INTRODUCTION
Spontanément, nous pensons que nos perceptions sensibles
nous instruisent sur la nature des objets qui nous entourent.
Par exemple nos yeux sont frappés par la lumière
du soleil : de là nous en venons à savoir qu’il
fait jour. Ainsi l’expérience sensible apparaît
comme l’origine de la plupart de nos jugements de connaissance.
Mais jusqu’où pouvons-nous faire confiance aux
impressions des sens ? Alain montre dans cet extrait des Eléments
de philosophie que nous sommes parfois soumis à
des erreurs et à des illusions liées à
l’expérience perceptive. Or quelle est l’origine
de ces erreurs et de ces illusions ? Faut-il y voir, conformément
à une argumentation devenue classique depuis Descartes,
une incompétence et une faiblesse de nos seuls sens
? Ou faut-il y repérer une participation active et
exclusive de notre esprit ? Ou, enfin, faut-il définir
l’illusion comme un mécanisme impur auquel participent
en partie notre sensibilité et en partie nos facultés
intellectuelles ? Tel est l’enjeu philosophique de cet
extrait. Au cours d’une démonstration qui s’articule
en trois temps, Alain cherche à répondre à
cette question directrice : à qui revient la responsabilité
de l’erreur et de l’illusion ?
Premièrement, de la ligne 1 à 13, Alain commence
par souligner que les deux phénomènes ne doivent
pas être confondus : l’erreur s’autoriserait
d’un « jugement explicite », alors
que l’illusion se composerait à partir d’un
« jugement implicite », c’est-à-dire
inaperçu par le sujet lui-même. À ce titre
l’illusion constituerait, pour l’effort de connaissance,
un obstacle bien plus sérieux. Mais cela n’indique-t-il
pas que, dans tous les cas, nous avons affaire à une
opération de l’esprit ? C’est la thèse
défendue par Alain dans la suite du passage. Deuxièmement,
de la ligne 14 à 25, Alain s’appuie sur une série
d’exemples afin d’exhiber comment peu à
peu l’illusion se construit. L’acte de percevoir
semble indissociable de l’acte de juger. Troisièmement,
de la ligne 25 à la fin, le texte s’achève
en effet sur cette conclusion : loin de ménager un
contact direct, immédiat avec le
monde qui nous entoure, la perception sensible paraît
reposer sur la médiation d’opérations
diverses de notre propre esprit. Dès lors l’illusion
serait à comprendre comme un phénomène
dont la responsabilité reviendrait principalement à
l’esprit. Qu’en est-il ? Quelles sont les conséquences
quant à la possibilité de constituer une connaissance
? S’agit-il, par exemple, de penser que l’esprit
est à lui-même son premier et principal obstacle
?
PREMIERE PARTIE
« La connaissance par les sens … un jugement qui
prend pour nous forme d’objet. »
Alain rappelle en ouverture de son analyse que la connaissance
sensible compose souvent avec deux obstacles à ne pas
confondre : l’erreur et l’illusion. L’erreur
peut être définie comme un manquement à
l’ordre du vrai : simplement dit elle consiste à
tenir le vrai pour le faux ou, inversement, le faux pour le
vrai. Se tromper, cela revient toujours à penser inadéquatement
ce qui est. Avec raison Platon avait admis en son temps que
l’erreur ne peut se réduire à un pur néant
ou à un non-être absolu : « juger faux
est autre chose que juger ce qui n’est pas »
(Théétète, 202a). Ceci pour
dire que l’erreur a une consistance, et que sa réalité
se situe entre le non-être radical (le rien) et l’être
: l’erreur serait à penser comme … un non-être
qui existe ! Paradoxe que Platon avait résolu dans
le Sophiste en affirmant : précisément,
l’erreur revient à penser autre chose que ce
qui est. Le non-être de l’erreur n’est donc
pas un rien, mais l’autre de l’être.
Mais quand nous commettons des erreurs perceptives, l’esprit
est souvent conscient des insuffisances de la sensibilité
: le jugement est « explicite » c’est-à-dire
clair, sans équivocité aucune. C’est pourquoi
les erreurs sur la « distance, grandeur, forme des
objets » peut être l’occasion d’une
reprise de l’acte de juger : l’entendement
s’aperçoit qu’il a donné son assentiment
trop tôt (ce que Descartes dénonçait sous
le nom de précipitation) et se reprend : c’est
l’entendement qui, semblable à une sentinelle,
veille et refuse de tenir pour vrai que le bâton plongé
dans l’eau est courbé. Je le perçois
courbe, mais mon entendement juge, c’est-à-dire
corrige la perception sensible («redressons»),
qu’il est droit, en dépit de son apparence
courbe. Le caractère explicite, clair, du jugement
dans le mécanisme de l’erreur fait que l’esprit
n’est pas ici engourdi ou soumis à la puissance
de l’erreur. Il est et reste « bien éveillé
». C’est pourquoi, sur le fond, l’erreur
n’est donc pas l’obstacle principal de la connaissance.
Attachée aux circonstances, l’erreur demeure
néanmoins susceptible d’une correction.
L’illusion pose autrement problème. En un sens,
l’illusion ressemble à l’erreur. L’illusion
est encore bâtie sur une confusion entre l’apparence
et la réalité, entre le faux et
le vrai. L’illusion (de illudere, « se
jouer de ») trompe, dupe, nous prend au piège
des apparences. Pourquoi alors la distinguer de l’erreur
? Pourquoi la constituer comme l’obstacle épistémologique
réel ? À cela, deux raisons. D’abord parce
que l’illusion serait l’effet d’un «
jugement implicite » de l’entendement
: le caractère « implicite » du
jugement s’oppose au caractère « éveillé
» de l’entendement qui fait une erreur. Au contraire,
soumis à l’illusion, l’entendement n’est
plus en éveil, il se plie malgré lui au pouvoir
d’une tromperie qui le laisse stupéfait, incapable
de réagir. Voici une conclusion sur laquelle il conviendra
de revenir : être soumis à une illusion revient
à donner son assentiment sans s’en apercevoir,
dans l’ignorance même dans laquelle on
se trouve de savoir que l’on participe malgré
soi à ce que l’on perçoit. Ensuite parce
que, c’est une conséquence tirée de sa
nature propre, l’illusion ne se laisse pas corriger
aisément. Mieux, elle se caractérise par une
persistance spécifique qui fait qu’elle survit
aux efforts de l’entendement pour la corriger. Ici c’est
«l’apparence même des choses qui nous
semble changée». Comme Spinoza avant lui,
Alain convient que même le vrai est impuissant à
chasser l’illusion : « Rien de ce qu’une
idée fausse a de positif n’est ôté
par la présence du vrai, en tant que vrai »
(Ethique, prop. 1, IV). Ainsi, « quand
par exemple nous regardons le soleil, nous imaginons qu’il
est distant de nous d’environ 200 pieds ; en quoi nous
nous trompons aussi longtemps que nous ignorons sa vraie distance
; mais, quand elle est connue, l’erreur est certes ôtée,
mais non l’imagination ». D’où
provient l’imagination d’une erreur qui, quoique
relevée, persiste ? Alain répond : d’un
jugement « implicite » de l’entendement.
On notera que le caractère implicite de ce
jugement n’est pas anecdotique. Il rend compte, notamment,
de l’accusation des sens – réquisitoire
facile mais souvent partagée – dans le procès
de la connaissance. C’est précisément
parce que soumis à l’illusion l’entendement
est aveugle à sa propre activité de juger qu’il
rejette la responsabilité sur la sensibilité
: «aussi voulons-nous toujours expliquer les illusions
par quelque infirmité de nos sens». Une
telle condamnation est elle-même fille de l’ignorance,
l’effet d’un aveuglement de l’esprit sur
ses propres mécanismes. À l’inverse, s’attacher
à comprendre ce qui préside à la formation
de l’illusion (s’engager sur le chemin de la «
connaissance philosophique ») c’est «
apercevoir » dans les illusions, «
une opération de l’entendement et enfin un jugement
». Voici que la thèse est posée.
Il s’agit d’une position dont on voit bien qu’elle
est polémique tant à l’égard de
l’attitude naturelle que d’une tradition classique
de l’histoire de la philosophie. Mais, une fois posée,
l’affirmation reste à démontrer. Comment
comprendre que l’esprit soit lui-même à
l’origine d’illusions dont il est la première
victime ?
DEUXIEME PARTIE
« Certes quand je sens … le chaud ou le froid.
»
Alain décide de travailler à partir d’un
exemple : la pesée. Si le choix ne donne pas lieu à
une justification préalable, l’exemple n’est
toutefois pas choisi au hasard. Il va s’agir de montrer
le rôle de l’entendement dans la perception sensible
du poids d’un corps à partir d’une expérience
au sein de laquelle, en apparence, la participation de l’esprit
semble précisément inexistante : en l’espèce
« il semble que mes opinions n’y changent
rien. » Il « semble », note
Alain avec prudence. Car il va s’agir de montrer exactement
le contraire. En effet, telle est l’idée commune
: quand je soupèse un corps, je ne soupçonne
pas que le poids que je perçois au bout de mon bras,
est autre chose que la masse de ce corps. C’est
pour moi une évidence sensible à laquelle je
crois volontiers. Mais est-elle fondée ? Alain se propose
de la soumettre au tribunal d’une expérience
dont les paramètres vont être au fur et à
mesure légèrement modifiés. Ne perdons
pas de vue le tour de force de la démonstration et
son enjeu : il s’agit dans le cadre d’une expérience
caractère en apparence exclusivement quantitatif,
physique (peser la masse d’un corps), d’exhiber
les traces d’une activité qualitative,
psychologique, de l’entendement. L’expérience
est la suivante : une personne soupèse d’abord
à la main des objets de tailles, de grosseurs ou de
volumes différents mais de poids identique. On renouvelle
l’expérience mais cette fois les corps ne sont
pas tenus à la main : les objets sont soupesés
par la médiation d’un artifice, un «anneau
et un crochet», ce qui est une façon de
créer artificiellement une distance entre le corps
soupesé et cette partie de mon propre corps qui est
active dans l’exercice de la pesée : à
savoir ma main. Alain enregistre un premier résultat
commun à cette double expérience : contre l’évidence
naturelle qui voudrait que les corps soient perçus
comme étant de masse identique, ici « les
plus gros sont [perçus comme étant] les
plus légers ». L’introduction d’un
paramètre permet, seul, de lever l’illusion :
« si les yeux sont bandés, l’illusion
disparaît ». Dès lors une double remarque
et une question s’imposent : premièrement, l’expérience
montre que les poids perçus par les sens ne sont en
rien des poids réels mais « imaginaires
» ou fictifs – ce qui autorise à conclure
que soupeser un corps ne revient jamais, précisément,
à le peser. Deuxièmement, l’illusion
qui consiste à sentir les plus gros corps comme étant
aussi les plus légers n’a pas son origine dans
la main elle-même : soupeser directement
les corps à la main ou, indirectement,
à l’aide d’un anneau et d’un crochet
ne modifie en rien le mécanisme de l’illusion.
Toutefois une question demeure : que faut-il penser de la
disparition de l’illusion une fois que les yeux sont
bandés ? N’est-ce pas une preuve que l’illusion
est liée d’une façon ou d’une autre
à la vue ? La démonstration d’Alain aurait
ainsi pris une curieuse tournure : faut-il se résoudre
à penser que la sensibilité est responsable
de l’illusion sensible ? La suite du passage montre
qu’Alain ne désarme pas.
TROISIEME PARTIE
« Il est pourtant évident … prend encore
forme d’objet. »
L’illusion perceptive est un effet qui a sa cause ni
dans la main, ni dans la vue. L’origine
de « l’erreur d’évaluation
» est un acte de l’entendement : un jugement.
Cela est « évident » affirme Alain,
mais d’une évidence singulière car elle
gagne, néanmoins, à être montrée.
En premier lieu Alain prend soin de poser que la perception
sensible n’est jamais vierge de représentations
attachées à des expériences perceptives
antérieures. Percevoir est une opération qui
s’effectue toujours sur le fond d’un ensemble
de jugements préalables et « implicites
» car l’esprit les porte en lui sans même
y prêter attention. Ces jugements se forment sur le
terrain de la vie quotidienne : ce sont des produits de la
routine, de l’habitude. La manipulation familière
voire machinale d’objets multiples et variés
induit la formation de jugements relatifs à ces corps.
Soupeser un corps revient donc toujours à le faire
relativement à son expérience usuelle des corps
: « d’ordinaire, les objets les plus gros
sont les plus lourds ». Ma perception s’articule
à des jugements premiers qui suivent l’ordre
courant de la vie commune et dont l’effet consiste à
produire une attente (« Nous attendons
que les plus gros pèsent en effet le plus »)
: celle de la répétition et de la
confirmation. Pourtant l’expérience de tout
à l’heure avait conduit à une impression
contraire. Quand je soupèse des tubes de bronze de
tailles variables mais de poids identique l’illusion
consiste à ce que je trouve « toujours que
les plus gros sont les plus légers. » Qu’en
est-il ? C’est qu’ici je ne perçois pas
seulement à partir des jugements habituels. Faute d’une
confirmation que les corps les plus gros sont aussi les plus
lourds, mon entendement est piégé et désorienté.
Curieusement notre esprit, perturbé dans ses habitudes,
revient sur son premier jugement et nous percevons conformément
à un second jugement, opposé au précédent.
Ce retour de l’esprit sur lui-même est malheureux
puisqu’il ne lui permet pas d’échapper
au piège qui lui a été tendu, mais il
est néanmoins instructif. L’illusion perceptive
est à penser comme le produit d’un rapport
entre un « premier jugement » (implicite,
lié à l’habitude, selon lequel «
d’ordinaire les objets les plus gros sont les plus lourds
») et ce qui est vu (la taille, les volumes des corps).
D’où il ressort que percevoir c’est toujours
déjà juger ou, pour le dire autrement, percevoir
« par relation et comparaison ». Mais
cette conclusion lave-t-elle la sensibilité de toute
implication dans le processus de formation de l’illusion
? Mes yeux n’en sont-ils pas d’une façon
ou d’une autre aussi responsables ? Alain paraît
vouloir innocenter les sens. Ce n’est pas la vue en
elle-même qui produit l’illusion perceptive, mais
bien plutôt les jugements empiriques et habituels appelés
par elle et qui ont pour effet de médiatiser
ma perception sensible et actuelle des objets. Si l’illusion
disparaît mes yeux une fois bandés, ce n’est
donc pas parce qu’ils étaient responsables de
cette illusion, mais plutôt parce que, une fois bandés,
les jugements implicites attachés par exemple à
ma mémoire visuelle ne peuvent plus s’exercer
conformément à leur régime ordinaire
et être actifs. L’artifice du bandeau devant mes
yeux les court-circuite. Finalement l’illusion perceptive
paraît bien relever moins du corps et de la sensibilité
que de l’esprit.
CONCLUSION
Dans ce texte Alain montre que percevoir revient à
juger. Dès lors le phénomène de l’illusion
perceptive ne peut plus être pensé comme le résultat
d’une sensibilité déficiente ou handicapée.
Contre une attitude naturelle et une tradition sévères
à l’égard des sens, il conviendrait de
suivre ici les enseignements du passage : à savoir
disculper les sens et affirmer, corrélativement, que
les obstacles de la connaissance se situent bien souvent au
sein de l’esprit lui-même.
En effet, si l’esprit est conduit à se tromper,
c’est d’abord parce qu’il ne perçoit
jamais tout à fait le monde tel qu’il le sent.
Entre les objets qui m’entourent et mes impressions
sensibles se glisse toujours, à mon insu, un esprit
qui ne peut s’empêcher de juger les choses comme
par avance. Est-ce à dire que la connaissance, faute
d’un entendement adéquat ou suffisamment vigilant
à ses propres mécanismes, est impossible ? Alain
aurait-il simplement substitué à une condamnation
des sens une condamnation de l’esprit ? Rien n’est
moins sûr. Loin de faire de la connaissance une entreprise
vaine ou impossible, Alain semble plutôt nous en indiquer
le chemin. En effet, il s’agirait de réussir
à penser vraiment ce que nous voyons. Telle est l’ironie
d’un doute cartésien … inversé :
pour connaître il ne s’agirait pas tant de douter
du monde, des sens etc., mais de l’esprit, afin de réhabiliter
le sentir dans ce qu’il nous donne à penser.
Eric HERMANN
Professeur de philosophie au lycée Dumont d’Urville
de Maurepas |