Texte de l'année 2002 - 2003
KANT, L'Idée d'une histoire universelle
au point de vue cosmopolitique, 1784,
trad. J.-M. Muglioni, Paris, Bordas, coll. Univers des Lettres
Calendrier :
- 22 octobre
2002 : "...on ne sait plus quelle idée
on doit se faie de notre espèce..." Introduction
- 19 novembre 2002 : "Toutes
les dispositions naturelles d'une créature sont
destinées à se développer un jour
complètement et conformément à
une fin." Propositions I-II
- 17 décembre 2002 : "...l'homme...doit...tout
tirer de lui-même." Proposition III
- 21 janvier 2003 : "...l'insociable
sociabilité des hommes." Proposition IV
- 25 février 2003 : "...l'établissement
d'une société civile administrant le droit
universellement." Proposition V
- 18 mars 2003 : "...l'homme
est un animal qui a...besoin d'une maître."
Proposition VI
-29 avril 2003 : "...les relations
extérieures d'Etat à Etat..." Propostion
VII
- 20 mai 2003 : "Les Lumières...doivent
peu à peu monter jusqu'aux trônes..."
Propositon VIII
- 17 juin 2003 : "...tentative
philosophique pour traiter de l'histoire universelle..."
Proposition IX
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Texte pour le 22 octobre 2002, 20h45-22h45 :
"Les hommes, dans leurs aspirations, ne
se conduisent pas seulement selon leur instinct, comme des
animaux, et pourtant ils ne suivent pas non plus un plan concerté,
comme des citoyens raisonnables du monde : c'est pourquoi
une histoire des hommes conforme à un plan (comme c'est
le cas des abeilles et les castors) ne semble pas possible.
On ne peut se défendre d'une certaine humeur quand
on voit leurs faits et gestes occuper la grande scène
du monde ; et, à côté de la sagesse qui
apparaît ça et là en quelques individus,
on trouve bien, en fin de compte, que tout, dans l'ensemble
découle de la folie, de la vanité puérile,
souvent aussi d'une méchanceté et d'une soif
de destruction puériles : si bien qu'à la fin
on ne sait plus quelle idée on doit se faire de fur
notre espèce si infatuée de ses supériorités,
II n'y a qu'une issue pour le philosophe : puisqu'il ne peut
certes pas présupposer que les hommes, dans l'ensemble,
mènent leur jeu d'après leur propre dessein
raisonnable, tenter de voir s'il ne peut pas découvrir
un dessein de la nature dans ce cours insensé des choses
humaines : ce dessein de la nature permettrait que des créatures,
qui ne se conduisent pas suivant leur propre plan, aient pourtant
une histoire qui suive un plan déterminé de
la nature."
Kant, Idée d'une histoire universelle
d'une point de vue cosmopolitique,
trad. J.-M. Muglioni, Bordas, 1988, p. 10
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